mercredi 26 avril 2017

Empêcher à tout prix les demandes d'asile


Prochain Cercle de silence de Strasbourg
dimanche 30 avril 2017
de 18 à 19h place Kléber

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Le mois prochain, nous marquerons le 9ème anniversaire de notre cercle strasbourgeois :
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« Priorité nationale », « immigration choisie », « quotas »… c'est en ces mots que la politique migratoire a été évoquée durant la campagne présidentielle, mots qui traduisent la vision d’une France plus ou moins ouverte, sur ses frontières comme dans son accueil.

Cette vision est aussi l'un des enjeux du deuxième tour de nos présidentielles...
 

Mais dans le débat et l'action de l'État depuis des années, est déjà privilégiée la vision d’une France repliée sur soi. Ce repli se traduit, entre autres,  par la mise en œuvre depuis quelques mois d’une politique pour décourager les demandes d'asile.

Nous reprenons ici
quelques extraits l’article de Maryline Baumard, paru dans Le Monde le 11 avril dernier :

Comment empêcher les demandes d’asile en France ? Au pays de la Déclaration des droits de l’homme, la question est taboue. Et cela bafouerait la Convention de Genève, qui n’est officiellement remise en cause par aucun candidat. Pourtant, à Paris, Menton ou Calais, des stratégies de dissuasion silencieuses sont mises en place par l’État pour limiter les dépôts de demandes d’asile, comme si le gouvernement voulait à tout prix éviter d’atteindre la barre des 100 000 demandes annuelles.

A Calais, l
e ministère de l'Intérieur a fermé le guichet de demande d’asile de la préfecture depuis le démantèlement de la jungle en octobre 2016. Il répond qu’il suffit d’aller à Lille. C’est théoriquement vrai, mais pratiquement impossible dans les conditions actuelles de chasse au migrant dans le Pas-de-Calais.


A l’entrée sud de la France, entre Vintimille et Menton, les forces de l’ordre renvoient directement les demandeurs d’asile de l’autre côté de la frontière, en s’abritant derrière des accords bilatéraux. En 2016, 35 000 migrants ont été interpellés et la plupart réexpédiés en Italie.

Dans une ordonnance du 31 mars,
cassant une décision de renvoi d'un couple d'Érythréens, le tribunal administratif de Nice a qualifié cette politique mise en œuvre par le préfet de « manifestement illégale ».

A Paris, pour les nombreux demandeurs d’asile qui ne parviennent pas à être hébergés au centre humanitaire de transit, le défi consiste à se faire enregistrer avant d’être interpellés par la police…
« Il s’ajoute ensuite les 40 jours d’attente pour le rendez-vous en préfecture », observe une juriste. Durant ces deux mois, l’exilé court le risque d’être arrêté, envoyé en rétention et expulsé.

Un système bien plus sophistiqué vise les demandeurs d'asile « dublinés », ces migrants qui ont laissé des empreintes ailleurs en Europe avant d’entrer en France [et que la France a le droit de renvoyer faire leur demande d'asile dans ce pays]. Cette procédure n’exempte pas la France de les enregistrer comme demandeurs d’asile en attendant, afin qu’ils soient en règle [papiers provisoires, droit à une allocation].

Or, lors de l’ouverture du camp humanitaire de Paris l’État a imposé le passage par un point administratif, le Centre d’examen de situation administrative (CESA), qui se referme comme un piège :
[leur demande d'asile est refusée, ils sont expulsés directement.] Interrogé sur le sujet, le ministère de l’intérieur assure que « l’enregistrement s’effectue dans l’un des huit guichets uniques (CESA) franciliens ». Une affirmation que les faits démentent chaque jour [pour des milliers de personnes en tout].

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