lundi 22 février 2016

Pourtant, l'accueil est possible, et a lieu

Le prochain Cercle de Silence
aura lieu
lundi 29 février 2016
de 18 à 19 h Place Kléber,
pour protester silencieusement
contre la criminalisation des étrangers
démunis de titre de séjour

* * * * * * *
Rejoignez-nous, même pour quelques instants


Quoi de neuf ce mois ?

Des mauvaises, mais aussi de meilleures nouvelles.

La guerre continue à jeter sur les routes et les mers des milliers de personnes et
notre peur d’une invasion contraint ces personnes à des périples de plus en plus dangereux et coûteux.

Depuis le début de l’année 2016, l’OIM (
Organisation Internationale pour les migrations) estime à plus de 55 000 le nombre de personnes qui ont traversé la mer Méditerranée – essentiellement via la Grèce mais aussi via l’Italie. Pour le seul mois de janvier, l’organisation a recensé 244 victimes. Sur la même période en 2014, l’OIM avait compté 12 morts, et 82 en 2013.  Parmi ces victimes, 304 enfants sont morts en Méditerranée depuis septembre 2015. (Le Monde du 2/2/16)Les réfugiés affluent-ils ? pas vraiment pour ce qui est de la France...

Ainsi une famille strasbourgeoise, qui depuis des mois proposait de mettre un logement à la disposition d’une famille de réfugiés a reçu une lettre de la part de la mairie pour la remercier de cette offre... qui ne trouve pas preneur.

En fait, la France semble être un pays peu attractif et surtout de transit : Calais et ses environs sont le
cul de sac insalubre et indigne où échouent ceux qui souhaiteraient passer en Grande-Bretagne.

Un petit livre,
Bienvenue à Calais, les raisons de la colère, de Marie-Françoise Colombani et Damien Roudeau 
(Actes Sud, 48 pages, 4,90 euros. Les bénéfices et droits d’auteur des ventes seront versés à une association qui œuvre à Calais depuis de longues années) aide à « comprendre la grande épopée des femmes, des hommes et des enfants qui ont pris la route au péril de leur vie, pour fuir les bombes et la terreur. Rejetés par la Grande-Bretagne, relégués par la France sur une ancienne décharge, partiellement classée Seveso, inondable et venteuse, ils sont là en attendant mieux. Un lieu de non droit où la violence, le racket, la prostitution se sont installés, transformant des victimes de l’exil en victimes de violences. Mais cet opuscule montre aussi des porteurs d’espoir ».

Ces
bénétants et milivoles (selon la terminologie de Terre d'Errance) de tous bords et de différents pays s’activent auprès des réfugiés pour palier les carences étatiques. Car si nos gouvernants se montrent frileux, les initiatives « privées » ne manquent pas et s’adaptent à la réalité du terrain.

Ainsi, plus près de chez nous et exemple parmi d’autres : le projet d’un collectif de paroissiens strasbourgeois qui, faute d’accueillir des réfugiés, a proposé d’
accompagner une famille irakienne dans sa nouvelle vie. Avec l’appoint de dons pour compléter le loyer à sa charge, cette famille a pu quitter un appartement insalubre et venir se loger à L’Esplanade. Le déménagement a eu lieu juste avant Noël, le collectif a pris en charge la location d’une camionnette et une équipe de bénévoles a donné un coup de main.

Cette famille a également été accompagnée pour ses démarches administratives, en particulier celles qui se font via internet : demande d’aide au logement à la CAF, contrats d’électricité, freebox et téléphone, changement d’adresse ...  Et bien sûr les rencontres se poursuivent au quotidien mais aussi autour de moments festifs (pendaison de crémaillère, sorties, échange de recettes... ).

Ce collectif appuie d’autres actions, dont celle en faveur d’un jeune angolais de 21 ans en terminale BAC Pro/apprentissage avec des cours de soutien 2 heures chaque semaine dans les matières générales (histoire et géographie, français).

Ou encore début janvier, avec l’hébergement d’urgence d’un jeune Afghan à la rue ; en errance depuis un mois, il a été équipé de linge neuf et a repris sa route vers Paris, après avoir déposé une demande d’asile à la Préfecture.

N’hésitez pas à nous communiquer d’autres exemples d’initiatives en faveur des migrants, des réfugiés : les mauvaises nouvelles occupent trop exclusivement le devant de la scène et finissent par émousser nos sensibilités ou exacerber notre sentiment d’impuissance.

Et c’est dans cette optique que nous envisageons de commémorer le 30 avril prochain le 8
ème anniversaire de notre cercle : vigilance, protestation silencieuse mais aussi mise en lumière d’actes porteurs d’espoir.
  

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