mardi 22 décembre 2015

Rétention : détournement de procédure


Le prochain Cercle de Silence
aura lieu mercredi 30 décembre 2015
de 18 à 19 h Place Kléber,

pour protester silencieusement
contre la criminalisation des étrangers
démunis de titre de séjour
 

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Rejoignez-nous, même pour quelques instants
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[nota : la Préfecture vient de nous confirmer
que la tenue du Cercle était autorisée]
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Nous relayons ce mois-ci une information directement liée à la protestation qui a fondé les Cercles de Silence : la rétention administrative.


Adeline Hazan, Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté, dénonce un détournement de procédure lors des placements en rétention de migrants à Calais. À Calais, la préfecture arrête et place en rétention des étrangers … dans divers centres éparpillés en France. Quasi tous sont juridiquement inexpulsables. Ils sont ensuite libérés, parfois par le juge, parfois par l'administration elle-même, qui annule sa décision.

C'est un détournement délibéré de la rétention, utilisée pour déplacer des gens de force. La loi n'autorise la rétention que pour s'assurer de la personne en instance d'éloignement, et pour rien d'autre. Le ministre peut facilement assurer que tout est fait « dans le strict respect des garanties juridiques » : l'administration place qui elle veut en rétention, le contrôle du juge n'intervenant que 2 à 5 jours plus tard (juge administratif et juge judiciaire).

Des détournements de la rétention ont lieu depuis qu'elle existe. Nous le dénonçons depuis longtemps. Ici ils sont massifs et officiellement dénoncés comme tels par le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté.

Cela s'ajoute aux nombreuses conditions invivables imposées aux migrants et réfugiés de Calais, pour lesquelles la France a été condamnée en appel par le Conseil d'État. Que faire à Calais ? Ce n'est pas simple. Mais bafouer les droits de l'homme n'est jamais une solution, face à tout problème quel qu'il soit. Nous maltraitons ces gens particulièrement éprouvés et vulnérables et, en nous autorisant à être inhumains, nous nous détruisons nous-mêmes.