jeudi 25 juin 2015

Expulsions d'étudiants à Strasbourg

Le prochain Cercle de Silence
aura lieu mardi 30 juin 2015
de 18 à 19 h Place Kléber,

pour protester silencieusement
contre la criminalisation des étrangers
démunis de titre de séjour


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Rejoignez-nous, même pour quelques instants

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Non à l'expulsion d'étudiants étrangers régulièrement inscrits à l'Université

[Le texte qui suit est rédigé d'après la conférence de presse donnée à l'Université le 24 juin 2015 par la cellule chargée du suivi des étudiants étrangers]

Régulièrement, la Préfecture du Bas-Rhin délivre des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) à des étudiants étrangers inscrits à l'Université de Strasbourg. Leur crime ? Ils ne répondent pas aux critères de l’administration tels que : conditions de ressources financières minimum, redoublements ou réorientations, ou encore entrée sur le territoire français avec un visa d’un autre pays de l’UE...

Régulièrement, l'Université  s'adresse à la Préfecture pour solliciter un titre de séjour pour de tels étudiants, soutenus par les enseignants des filières concernées, et dont le sérieux des études ne fait pas de doute. Le dialogue, même s'il est parfois difficile, est d'habitude toujours ouvert avec elle.

Déjà en 2014 la situation s'était tendue par rapport aux années précédentes ; nous évoquions une conférence de presse ici. Après cette conférence, sur les 6 étudiants défendus défendus en 2014, 5 ont obtenu un titre.

Cette année, l'Université —les équipes pédagogiques et, par lettres au Préfet,  le Président Alain Beretz — défend deux étudiants. Cette fois, la Préfecture refuse toute entrevue et n'accuse même pas réception des sollicitations et pièces envoyées.
 


L'un d'eux est un étudiant tunisien régulièrement inscrit en Licence 3 de Lettres Modernes. Malgré sa situation précaire et ses nombreux problèmes de santé qui l'ont retardé, il a non seulement obtenu sa licence, mais il a déposé un projet de Master qui a été accepté. Il est en outre le seul soutien familial en France de son père, qui réside en France de façon régulière et a des problèmes de santé.

L'autre est une étudiante marocaine, inscrite à l’Université depuis la rentrée de septembre 2014, et qui a fait l’objet d’une OQTF parce qu’elle est entrée sur le territoire français avec un visa étudiant belge. Pour son entrée en France et sa demande de séjour, elle a suivi une démarche indiquée par l'Ambassade de France en Belgique, à qui elle s'était adressée. Ces indications étaient cependant complètement erronées mais c'est elle qui le paye aujourd'hui. Cette étudiante témoigne de son sérieux dans ses études et affiche une importante détermination pour obtenir son diplôme.

Que se passe-t-il à la Préfecture ?

L'Université n'accepte pas que des étudiants soient expulsés au mépris de l'égalité entre tous ses étudiants et continuera aussi longtemps qu’il le faudra à défendre trois principes fondamentaux :

1. Tout étudiant étranger régulièrement inscrit à l'Université doit bénéficier d'un titre de séjour devant lui permettre d'aller au terme de son diplôme.

2. Les étudiants étrangers doivent bénéficier des mêmes droits que les étudiants français, en particulier le droit aux redoublements et à la réorientation.

3. La Préfecture ne peut être juge du parcours universitaire des étudiants étrangers ; seules les équipes pédagogiques sont habilitées à évaluer la qualité des résultats et des parcours universitaires de ceux-ci.

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