lundi 24 février 2014

Des nouvelles de l'outre-mer

Le prochain Cercle de Silence de Strasbourg aura lieu vendredi 28 février 2014 de 18h à 19h place Kléber, pour protester silencieusement contre la criminalisation des étrangers démunis de titre de séjour  

Quelques nouvelles de l'Outre-Mer :

À Mayotte, nouvelle région ultrapériphérique de l’Union Européenne, on attend les changements législatifs avec impatience. Les chiffres des reconduites de 2013 y restent alarmants : 15 908, et parmi eux combien d’enfants ?
Combien d’arrêtés en mer qui ont pris le risque de l’aller-retour pour faire un passeport, sésame devenu indispensable  pour l’enregistrement des dossiers de séjour ? Et les jeunes bacheliers sur le carreau : pas de passeport = pas de séjour = pas d’études supérieures. Il est plus facile pour un jeune Comorien ayant étudié aux Comores d’obtenir un visa étudiant  pour la métropole que pour un jeune Comorien qui a grandi et obtenu son bac à Mayotte d’obtenir des papiers pour poursuivre ses études ici.

Le 10 décembre 2013, le Conseil d’État a choisi de ne pas sanctionner la préfecture de Mayotte pour avoir expulsé deux enfants de 3 et 5 ans, les séparant ainsi de leur père qui réside dans l’île, en situation régulière.

Cette expulsion a été exécutée en rattachant arbitrairement ces jeunes enfants à un adulte tiers et dans des conditions totalement illégales. Cette situation  emblématique  de traitement des mineurs expulsés depuis Mayotte aurait pourtant demandé une condamnation exemplaire et témoigne d’une  appréciation très dégradée des droits de l’homme sur cette terre reculée.

Quelques chiffres du rapport rétention de 2012 :
- 47 217 expulsions sont réalisées depuis la France dont 27 968 depuis l’Outre-Mer ( 60%)
- 3990 mineurs ont été expulsés depuis Mayotte, cette pratique perdure en toute illégalité.
- En Guyane,97% des étrangers enfermés n’ont pas pu faire vérifier leurs conditions d’interpellation et d’enfermement par un juge. A Mayotte ce chiffre s’élève à 100%.

- L’éloignement dit « invisible » : sur les 9 757 expulsions réalisées depuis la Guyane, 7 210 ont été exécutées dans les heures suivant l’interpellation, sans passage au CRA, sans avoir accès à un avocat ou à un accompagnement juridique, sans pouvoir  faire valoir leurs droits.


Toutes ces informations sont tirées du dernier "CRA de Neuf",
le bulletin de la
CIMADE consacré à l'Outre-Mer,
que l'on peut consulter ici

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